Stomatologie chirurgicale : exérèse de kyste des machoires

Les kystes des machoires peuvent être découverts en cas d’infection chronique au niveau de machoires ou de manière fortuite lors d’un examen radiologique standard(panoramique dentaire).
Il existe de nombreux types de kystes ou tumeurs des machoires. Dans la majorité des cas ils sont dus à une dent (kyste apical, kyste d’éruption, kyste latéral….), mais peuvent être d’autre origine.
Dans la majorité des cas, il faudra réaliser une intervention chirurgicale pour retirer ce kyste et envoyer une partie de ce kyste pour une analyse histologique.

Comment se déroule l'intervention ?

L'intervention se déroule généralement sous anesthésie locale, sédation ou anesthesie générale.
L'intervention s'effectuera au cours d’une courte hospitalisation en ambulatoire.
Quelle que soit le mode d’anesthésie, la technique chirurgicale reste la même et consiste à retirer le kyste après avoir :

  • Inciser et décoller la gencive afin de mieux exposer la zone opératoire.
  • Dégager le kyste en fraisant l’os qui l’entoure afin de permettre son exérèse.
  • On procède ensuite à l'ablation du kyste, au lavage et à la suture de la gencive (quand celle-ci est indiquée) à l’aide de fils résorbables qui, selon leur nature, disparaîtront spontanément en 10 jours à 3 semaines.
  • Si le kyste est d’origine dentaire, on réalisera, une resection apicale de la dent causale pour eviter la récidive.
  • En cas de traitement anti-agrégant ou anticoagulant, il est souvent laissé en place dans l'alvéole, une compresse qui limite le risque de saignement secondaire. Cette compresse se résorbe rapidement. La durée de l’intervention est très variable en fonction des difficultés techniques.

En cas de traitement par Biphosphonates, une antibiothérapie sera débuter une heure avant l’intervention puis poursuivit pendant 10 Jours ( Augmentin 1 g 3 fois par jour).

Les suites post-opératoires

Les prescriptions post-opératoires comprennent :

  • Des bains de bouche, à débuter seulement 24 à 48 heures après l’intervention. Des bains de bouche commencés trop tôt peuvent entretenir de petites hémorragies en évacuant le caillot sanguin qui stoppe normalement le saignement.
  • Des médicaments contre la douleur (des antalgiques).
  • Souvent des anti-inflammatoires.
  • Des antibiotiques.
  • L’application de glace sur les joues pendant les 24 premières heures (la glace a un bon effet anti-inflammatoire et anti-oedémateux).
  • Une alimentation tiède ou froide pendant les 24 premières heures. Ceci diminue le risque de saignements.
  • Une alimentation molle pendant les premiers jours post-opératoires.
  • Le brossage des dents doit rester soigneux et rigoureux pendant la période post-opératoire.
  • Il vaut mieux arrêter de fumer pendant la période post-opératoire. La poursuite du tabac favorise les complications liées à une mauvaise cicatrisation de la gencive.

Les suites opératoires comportent

  • De petits saignements qui peuvent survenir au niveau des zones opérées pendant les 24 premières heures.
  • La douleur au niveau des zones opérées cède avec les antalgiques et anti-inflammatoires prescrits et disparaît en général en quelques jours.
  • L’œdème dans la zone opérée est possible. Il est imprévisible et varie d’une personne à l’autre.

Les risques

Tout acte médical, même conduit dans des conditions de compétence et de sécurité conformes aux données actuelles de la science et de la réglementation en vigueur,comporte des risques de complication.
Aujourd’hui, tout chirurgien se doit d’informer son patient sur les risques et les complications éventuelles de l’intervention dont il va bénéficier. Cette information doit être claire, loyale et intelligible. Elle a pur but de permettre à chaque patient de mettre en balance les risques qu’il encourt par rapport aux bénéfices qu’il retirera de l’intervention chirurgicale afin qu’il puisse prendre la décision, en son âme et conscience, de se faire opérer ou non.
Cette notion est particulièrement importante pour certains actes de chirurgie maxillo-faciale qui sont des interventions chirurgicales de confort (chirurgie plastique de la face, implantologie, etc.…).
L’énumération « bibliographique » des diverses complications possibles a pour but de vous faire participer pleinement aux décisions qui concernent votre santé ou votre bien-être.

Les complications possibles liées à l’exérèse des kystes des machoires sont :

  • Des complications infectieuses, avec issu de pus au niveau du site d’exérèse qui sera traitée par des antibiotiques.
  • Des complications osseuses, une fracture de la mâchoire inférieure est très exceptionnelle.
  • Des complications sinusiennes : Une communication entre le sinus maxillaire et la bouche peut survenir lors de l'extraction d'un kyste du maxillaire quand celle-ci est très proche du sinus maxillaire. Elle se ferme spontanément en 10 jours à 3 semaines dans la plupart des cas. Mais sa persistance peut nécessiter un traitement chirurgical adapté.
  • Les complications hémorragiques : Des saignements endobuccaux importants peuvent survenir après l'intervention. En général, ils cèdent avec des manoeuvres de compression (en mordant des compresses). Ce type de complication concerne principalement les patients sous traitement anti-agrégant ou anticoagulant ou présentant des pathologies particulières qui favorisent les hémorragies.
  • Les complications nerveuses : Une lésion de nerf passant à proximité des dents (nerf alvéolaire inférieur, nerf lingual) peut survenir et dépend des situations anatomiques particulières.